De quelle signification est porteuse, dans les chants au programme, la notion de l’hospitalité ?
Dans L’Odyssée d’Homère, on ne peut que remarquer que le héros, dès son arrivée en une nouvelle terre se pose la même question sur ses habitants : « Vais-je trouver des brutes, des sauvages sans justice, ou des hommes hospitaliers, craignant les dieux ? » La question de l’hospitalité prend donc une place importante dans l’œuvre, puisqu’elle est répétitive, mais quelle est son importance véritable ? En d’autres termes : de quelle signification est porteuse la notion de l’hospitalité dans les chants V à XIII ?
Pour répondre, nous étudierons d’abord l’hospitalité à l’arrivée d’Ulysse en une nouvelle terre, puis celle qu’on lui porte lors d’un départ et enfin nous nous pencherons sur le rituel de l’hospitalité en lui-même.
I-L'hospitalité manifestée à l'arrivée
A chaque arrivée en un nouveau territoire, Ulysse se demande si on va lui réserver un bon accueil, ou encore lui faire des cadeaux, selon les règles de l’hospitalité.
1) Hospitalité des Phéaciens
Tout d’abord, quand il se réveille sur un rivage Phéaciens (chant VI), après 32 jours de navigation, et une tempête engendrée par Poséidon, Ulysse entendant les voix des servantes et de la jeune Nausicaa jouant à la balle ne peut retenir sa question (v. 119 à 121) : « Hélas ! En quelle terre encore ai-je échoué ? / Vais-je trouver des brutes, des sauvages sans justice, / ou des hommes hospitaliers, craignant les dieux ? » La jeune fille, suivant son devoir, inspirée par Athéna, qui lui donne le courage (v. 140), reste devant Ulysse nu, prête à le servir, à l’aider, ne voulant le priver « ni d’habits, ni d’aucune chose / qu’il convienne d’offrir aux misérables suppliants » (v. 191-192). Il faut ici noter qu’elle agit ainsi car c’est un devoir religieux : « il nous faut l’accueillir ; car les mendiants, les étrangers / viennent de Zeus, et le moindre don leur fait