De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa, et l’homosexualité
Le texte De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa, et l’homosexualité date de 1922. Dans cet article, Freud se livre tout d’abord à une étude sur la jalousie. Il distingue trois formes de jalousie, dont la jalousie délirante qui rejoint les formations paranoïaques. Freud présente alors des cas pour élucider les délires paranoïaques. Enfin, dans une dernière partie, il examine les mécanismes psychiques de l’homosexualité, présente dans les formations symptomatologiques de la jalousie et de la paranoïa.
Cet article est écrit après l’élaboration de la deuxième topique qui débute en 1920. Cette nouvelle structuration de l’appareil psychique nécessite un remaniement de la théorie.
De plus, à cette époque, étant donné que de nombreuses scissures ont fragilisé et attaqué la théorie freudienne, Freud se trouve dans le besoin de fortifier ses théories.
Cet article se retrouve donc dans un contexte de remaniement et de fortification des théories psychanalytiques freudiennes.
1- LA JALOUSIE
1.1 Historique de la notion de jalousie
«C’est la jalousie qui me semble pouvoir nous donner la compréhension la plus profonde de la vie psychique, aussi bien normale que pathologique. »
La jalousie apparait à Freud aussi bien comme faisant partie des « affects normaux » au point que selon lui « là où elle semble manquer dans le caractère et le comportement d’un homme, il est justifié de conclure qu’elle a été soumise à un fort refoulement et à cause de cela joue un rôle d’autant plus grand dans la vie psychique inconsciente » voilà ce qui d’emblée nous montre sa portée et ses enjeux inconscients.
« Jaloux » viens du latin populaire zelosus, celui qui fait preuve de zèle et d’émulation. « Jalousie », soit l’état de celui qui est jaloux, date du XIIe siècle, « jalouser » du XIVe siècle. On appellera « jalousie » à partir du XVIe siècle un treillis de