De l'authenticité d’une œuvre autobiographique
1788 mots
8 pages
Au XVI siècle, Montaigne et ses Essais ont permis le fort développement du genre littéraire de « L’écriture de soi ». Ce sont cependant Les Confessions, de Rousseau, qui font littéralement apparaître au XVIII siècle l’autobiographie en France. Au XIXe siècle, les « récits de vie » connaissent un véritable engouement et nombre d'auteurs vont écrire leur autobiographie, tel Chateaubriand et ses Mémoires d'outre-tombe. Philippe Lejeune est un universitaire français, auteur de nombreux ouvrages portant sur l'autobiographie. Il écrit en 1998 dans Les Brouillons de soi : « Un autobiographe, ce n’est pas quelqu’un qui dit la vérité, mais quelqu’un qui dit qu’il la dit ». L’authenticité d’une œuvre autobiographique est ici remise en question. Peut-on raconter une vie telle qu’on l’a vraiment vécue ? N’est-on pas tenté de l’embellir? Les textes autobiographiques peuvent-ils atteindre la vérité à laquelle ils prétendent ? De nombreuses questions sont donc soulevées par cette affirmation. Semble-t-elle définir l’autobiographie et son entreprise ? Afin de répondre à cette question, il convient de montrer que l’autobiographe en racontant sa vie telle quelle s’est vraiment déroulée est porté à être sincère avec le lecteur. Pourtant, nous verrons que cette sincérité n’est pas toujours apparente dans son oeuvre. Enfin, nous constaterons qu’un manque d’authenticité ne nuit pas forcément à la démarche autobiographique.
Un autobiographe raconte dans son œuvre ses péripéties et ses rencontres, il désire dire la vérité en se montrant tel qu'il est. Il peut pour cela rédiger un pacte autobiographique, impliquer le lecteur dans son œuvre ou encore témoigner de faits historiques. Tout d’abord, l’autobiographe s’engage à la plus objective sincérité et attend du lecteur qu’il le croie sur parole. Ce contrat de sincérité et d'authenticité que l’écrivain passe au début de son oeuvre avec son lecteur est un pacte autobiographique. Ainsi, Rousseau dans le préambule de