De l'autorité en ethnographie
Objet : Vise à résoudre par la notion de structure symbolique le mystère de l’efficacité des pratiques magiques.
Questions posées : Comment un sorcier justifie son propre succès dans la pratique ? Quelle est la part de crédulité et de critique dans l’attitude du groupe vis-à-vis des chamanes ou sorciers ? Comment le système de croyance magique fonctionne-t-il ?
Mots clés : complexe chamanistique, expérience, signifiants, signifiés, fonction symbolique
Il existe en fait un ensemble de croyances diffuses sur la magie, partagées au même niveau par le (futur) sorcier, le reste de la société et le malade. La création d’un système « sorcier/malade » permet de faire se coaliser ces croyances diffuses.
Solidité de la croyance rendue possible que par « l’expérience ». Expérience du groupe, du chamane et de l’individu à guérir = complexe chamanistique, qui s’organise lui-même autour de deux pôles : - Un consensus collectif d’adhésion au « spectacle »
- L’expérience intime du chamane
Le regard de la société sur l’expérience du chamane est donc décisif puisqu’il soutient cette expérience par sa croyance et en même temps y trouve son compte en assurant une cohérence mentale à la société. (Cercle vertueux)
Ainsi « Quesalid n’est pas devenu un grand sorcier parce qu’il guérissait les malades, il guérissait les malades parce qu’il était devenu un grand sorcier » De l’attitude du groupe dépend la reconnaissance du magicien et donc l’efficacité de sa magie.
« […] l’univers ne signifie jamais assez, et que la pensée dispose toujours de trop de significations pour la quantité d’objets auxquels elle peut accrocher celles-ci. »
On a donc :
1 malade = passif/Peu d’énergie/ à la recherche d’un signifié (sens)
1 guérisseur = Actif/ Beaucoup d’énergie/ Plein de signifiants (ce qui est plein de sens)
La magie est donc d’abord d’ordre intellectuel, elle est une situation d’interlocution