De l'art de la mystification dans le spleen de paris
UNE « EXPLICATION SYPHILITIQUE » DES « YEUX DES PAUVRES » Constance Cagnat-Debœuf
Armand Colin | « Romantisme »
2018/1 n° 179 | pages 128 à 140 ISSN 0048-8593
ISBN 9782200931698
DOI 10.3917/rom.179.0128
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») qui, à travers la répétition du mot « pensée » et la dérivation (« commun »/« incommunicable »), fait précisément écho au constat amer, et désormais accusateur, du début. Mais l’insistance ne rend- elle pas la démonstration quelque peu suspecte ? De fait, l’exclamation finale fait surgir avec le début du poème un autre écho qui pourrait orienter vers une tout autre interprétation de la haine du narrateur pour son ancienne maîtresse : …afficher plus de contenu…
L’un se meurt du poison dont un dard a infecté son sang, l’autre est infecté du virus de la syphilis. Mais, à la différence de Tristan qu’accompagne sa bien-aimée dans la mort, le narrateur voit la femme aimée mystérieusement épargnée par ce mal qui menace de l’emporter.
Ce mal, seuls les pauvres le partagent avec lui, la syphilis se révélant « commune » non « à l’un et à l’autre » des amants, mais bien « à l’un[e] et à l’autre » des catégories sociales ici mises en présence. Est-ce là la raison de son retour sur cette soirée, et de la compassion qu’il affecte envers les pauvres, une raison que son récit ne pouvait que chercher à dissimuler derrière d’autres motivations, confusément alléguées ? Ce qui paraissait accusation aveugle de sa part et inconscience de classe doit peut-être