De l’honnête homme au philosophe des Lumières : paraître à la cour à travers le film de Patrice Lecomte, Ridicule
Analyser la séquence consacrée à la disgrâce de Vilecourt (1”06) de manière à justifier son triomphe et sa chute.
On est à Versailles, dans le salon d’Apollon, dieu des poètes.
ABBÉ DE VILECOURT : “Je suis tout ce qui est, tout ce qui a été, tout ce qui sera.” Les Egyptiens qui gravèrent ces mots sur le fronton de leur temple croyaient qu'il n'y a qu'un effet dont on puisse demander quelle est sa cause. Or l'univers ne se présentait à ces Payens que sous l'aspect d'une cause très puissante.
LA COUR : - "distrayant"
LE ROI : - "on dira encore que notre siècle manque de grands religieux"
ABBÉ DE VILECOURT : La cause première de toute chose doit être nécessaire, absolue, parfaite ! Donc il ne peut y avoir deux êtres infiniment parfaits car 2 ne feraient pas plus qu'un. L'être parfait ne peut être divisé.
LA COUR : - "magnifique!" - "whaou!"
ABBÉ DE VILECOURT : Celui qui est par lui même ne peut changer or le temps est la mesure du changement. L'infiniment parfait ne change pas : unité, immutabilité, éternité ! C’est lui… C’EST DIEU !
Après un léger flottement, le Roi applaudit et donc la Cour fait de même.
LE ROI : Bravo Vilecourt, c’est lumineux. Bravo, bravo !
LA COUR : Bravo.
ABBÉ DE VILECOURT : Ce n’est rien…
Le visage de la Contesse de Blayac se fige. Elle arrête de sourire…
ABBÉ DE VILECOURT : J'ai démontré ce soir l'existence de dieu… mais je pourrais tout aussi bien démontrer le contraire quand il plaira à sa majesté! rires de l’abbé
Le roi se lève, suivi de la Cour.
LA COUR (LE CARDINAL) : Tu finiras à la Bastille, j’y veillerai, philosophe !
ABBÉ DE VILECOURT : Majesté ça n'était qu'un trait d'esprit…
LA COUR : - “Quelle impiété!”
“Et devant le Roi en plus !”
“Échouer si près du but…”
La Comtesse de Blayac quitte la salon, mais l’abbé essaie de la