Debat du mercator et si on y répondait vraiment?
Objet de débat
Le marketing est-il manipulatoire, idéologique et immoral ?
La critique du marketing semble être aussi ancienne que le marketing luimême. Avant même son avènement, la réclame était dès le XIXe siècle l’objet de contestation ou de mépris, et si on considère que les sophistes étaient, par certains aspects, les précurseurs des marketers, Platon est sans doute le premier penseur à nous avoir laissé une trace écrite de cette critique 1. Les années 60 et 70 ont connu une contestation très active de la société de consommation et du marketing. D’inspiration marxiste, elle s’est traduite de façon moins politique par le mouvement consumériste et les lois de protection des consommateurs. Par contraste, la contestation du marketing des années 80 et 90 s’est bornée à des cercles relativement étroits et c’est la publication de No Logo de Naomi Klein en 2000 qui a rattaché de façon emblématique la critique du marketing aux mouvements anti-globalisation et anti-capitalisme en plein essor, pour lui donner une nouvelle vigueur 2 . La critique du marketing a fait l’objet d’ouvrages entiers, mais on se limitera ici à trois thèmes du débat : le marketing est manipulatoire ; il est idéologique et propagandiste et enfi n il est immoral.
1/ Le marketing est-il manipulatoire ?
Les gens de marketing disent toujours qu’ils répondent aux besoins et attentes des clients alors que leurs critiques soulignent qu’ils poussent les gens à acheter des produits dont ils n’ont pas besoin, à exagérer ou à mentir sur leurs bénéfices, à les manipuler pour mieux vendre. Ce chapitre a souligné que le marketing consiste fondamentalement à influencer la perception et le comportement de publics que ciblent les organisations : faire acheter pour des entreprises marchandes, faire voter pour un parti politique, faire cotiser pour une association humanitaire, modifier le comportement pour un organisme de prévention, etc. • Influence et manipulation Peut-on néanmoins distinguer