Demo
En conséquence, la Démocratie doit être considérée pour ce qu'elle est : une idéologie. C'est à dire une pensée fausse sans lien avec le réel.
Traduite en principes, institutions, modalités d'exécution, elle provoque naturellement déceptions et désillusions. Les démocrates sincères sont toujours à la recherche de la "vraie démocratie" et ils en souffrent, les pauvres. La "vraie démocratie" est toujours à venir, remarquez-le bien. Comme l'horizon, ligne qui se fait un malin plaisir de reculer au fur et à mesure qu'on avance vers elle, la démocratie est fuyante. Comme toutes les utopies. Mais elle n'est pas neutre pour autant dans ses effets. Ce n'est pas simplement une aimable plaisanterie. Son expression est source de drame pour les peuples et les nations.
Elle est, dans les présupposés qu'elle révèle, parfaitement stupide : comment fonder, en raison, l'idée qu'une opinion soit vraie, juste ou bonne sur la base du simple constat que 50% + une personne d'une population donnée y souscrive ?
Comme la Démocratie n'est qu'une chimère mais que l'on est prié de lui donner une apparence, celle-ci ne peut être que légale.
"Le gouvernement du peuple par le peuple" se traduit, concrètement, par le "gouvernement du peuple par quelques-uns plus ou moins mandatés par lui".
Le peuple est donc invité à départager des candidats que le régime des partis a choisis pour lui. Etant un quarante-quatre millionième de la souveraineté, chacun se sent détenteur d'un pouvoir considérable. Dérisoire prétention. Source infinie de divisions stériles, de querelles partisanes. Celles auxquelles François Bayrou voudrait