Introduction

Il s’agit d’un extrait du XIIIème chapitre du roman, Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, paru en 1829.
Dans cet extrait, le condamné mis dans une autre cellule, assiste à la danse et au chant des forçats à travers une fenêtre. A la fin de cet extrait, le condamné voit les forçats avancer vers lui, et effrayé, il pousse un cri et s’évanoui. Nous verrons donc en quoi la notion spectacle est important dans cet extrait. Pour cela nous étudierons le ferrage des forçats puis le mélange des registres. I. Le ferrage des forçats

A. Les sens mis en éveil

Dans cet extrait, les sens sont très présents, et plus particulièrement la vue et l’ouïe. Le ferrage des forçats est vu par le condamné. Il voit « les rayons de soleil » (ligne 1), les forçats former une ronde, « se formèrent en ronde immense » (ligne 4), il voit en suite la danse des forçats. Dans cet extrait, il y a un champ lexical de l’ouïe, « ils chantaient » (ligne 6), « un air » (ligne 7), « on entendait » (ligne 7), « des cris grêles » (ligne 8), « des éclats de rire » (ligne 8), « paroles » (ligne 9), « des acclamations furibondes » (ligne 10)…

B. La notion de spectacle

Les deux sens, c'est-à-dire l’ouïe et la vue sont principalement les deux éléments qui nous montrent que le ferrage des forçats est un spectacle. Il y a le champ lexical du spectacle, « chantaient » (ligne 6), « chanson » (ligne 6), « paroles » (ligne 9), « orchestre » (ligne 11), « chant » (ligne 11), « danse » (ligne 15). Dans ce spectacle, il y a les acteurs et les spectateurs. Les acteurs sont les forçats, ici le narrateur les nommes, « nuée de démons » (ligne 47), « tête hideuses » (ligne 52) ou « un des plus jeunes » (ligne 35). Les forçats agissent en même temps, « les forçats se levèrent à la fois, comme par un mouvement convulsif » (ligne 2-3). Ils font comme si ils étaient sur une scène, comme si ils avaient une chorégraphie, « tout à coup se formèrent en ronde » (ligne 4), « ils