Des principes de guerre pour une ère nouvelle
DES PRINCIPES DE GUERRE POUR UNE ÈRE NOUVELLE par David Harries, Ph. D.
Les principes d’une époque révolue
S
elon la plupart des écrits historiques, les principes de guerre étaient aussi des principes de vie que l’on appliquait en temps de paix comme en temps de guerre. La stratégie martiale Bing Fa 1 de Sun Tzu prescrit 36 principes devant régir les relations entre amis et entre ennemis, qu’il s’agisse de relations d’affaires ou de conflit, de relations concurrentielles ou consensuelles. Ce n’est que récemment, c’est-à-dire en 1648, que cette perspective a changé, après la conclusion des traités de Westphalie, ententes qui marquent l’avènement de l’État-nation en tant que pilier des relations internationales. La souveraineté des territoires et l’autorité que l’on exerçait à l’intérieur des frontières ont fini par représenter les attributs d’un État. Les guerres entre États sont devenues la forme prédominante de conflit pour les gouvernements. De plus, la révolution industrielle en pleine croissance, aiguillonnée par les progrès technologiques, a fourni les armes, la mobilité et les moyens de communication qu’exigeaient les guerres de plus grande envergure, engageant de plus vastes territoires et plusieurs États.
Les guerriers ont fini par adopter les principes de guerre ou, plus précisément, les principes régissant la conduite de la guerre comme leur bible, dans tous les sens du terme. Ces principes établissaient une orientation, une doctrine et une idéologie ainsi que les fondements de l’espoir et du salut – l’espoir de remporter la victoire et le salut d’échapper à la défaite. Les principes codifiés au XVII e siècle se sont révélés remarquablement robustes. Parmi eux, les dix principes qui sont à la mode aujourd’hui 2 ont peu changé depuis lors, même si la guerre et le maintien en puissance ont fait l’objet de nombreuses transformations importantes.
Le colonel (à la retraite) David