Descartes, «changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde».
On peut toutefois se demander pourquoi est utilisé l’expression «se rendre content» et non «être heureux». Le «content» est un «heureux» passager, provisoire. La troisième maxime de Descartes appartient justement à une morale provisoire. La morale «par provision», comme le définit l’auteur, est un ensemble de principes que nous pouvons ou non décider de suivre, mais qui seraient toutefois utiles pour nous aider à conduire notre vie avec assurance et tranquillité.
Quelles est donc cette démarche à suivre pour atteindre le contentement?
Ainsi est énoncée une recommandation menant au contentement, non une recette magique à suivre à la lettre pour atteindre le bonheur. De plus contrairement à ce que suggère l’étymologie du mot «bonheur», une part de chance attribuée aux hommes par les dieux, «se rendre heureux» n’est pas offert comme un don : il est en notre pouvoir d’être content mais pour cela il faut conquérir ce contentement, lutter pour l’obtenir.
Quels sont ces obstacles qui nous séparent du contentement? Pourquoi existent-ils? Comment les contourner, voire les traverser?
Si le souverain bien de l’existence humaine est le bonheur, il faut travailler à en promouvoir les conditions. L’idée de Descartes dans sa troisième maxime est de tenter de réduire au mieux l’écart entre le réel et le désir, entre ce que nous pouvons et ce que nous voulons, à travers une méthode que nous pouvons suivre ou non, mais qui doit, si elle est suivie, être appliquée rigoureusement.
«Tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune et changer mes désirs que l’ordre du monde» est la thèse qui ressort de cette maxime