Descartes
Début du Discours de la méthode.
Dans un texte consacré au thème de la connaissance, Descartes tâche de répondre à la question de savoir quelles sont les conditions qui, pour un individu, rendent possible la connaissance. Par là, Descartes apporte une solution au problème que pose l'accès à la connaissance : est-elle réservée à une élite douée de talents particuliers ou bien est-elle, moyennant certaines conditions, accessible à tous ? Ce qu'il soutient ici, sa thèse, c'est qu'elle est accessible à tous d'une part parce que chacun dispose de bon sens mais à condition d'autre part d'en user avec méthode.
Mais, qu'entend Descartes par la notion de bon sens ? Quelle définition en donne-t-il ? Comment soutient-il qu'il est universel ? Et comment ultimement fait-il apparaître le rôle décisif de la méthode dans la découverte de la vérité?
La première partie du texte porte sur le bon sens, son universalité et sa définition. "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée", c'est-à-dire celle que tous ont reçue en partage, celle dont dispose chacun en tant qu'il est homme. Mais qu’est-ce que le bon sens ? Quelques lignes plus loin, Descartes prend le soin de le définir comme "la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux" puis il en fait un synonyme de la raison. Le bon sens est donc une faculté de l'esprit, une faculté double. D'une part il nous permet de produire des jugements, c'est-à-dire des énoncés par lesquels nous attribuons une qualité, une détermination précise à quelque chose, de telle sorte que nous le fassions bien, c'est-à-dire de telle sorte que le jugement que l’on porte soit vrai. D'autre part, il nous permet de discerner, parmi tous les jugements possibles, ceux que l’on peut produire soi-même comme ceux que l’on ne fait que rencontrer, ceux qui sont vrais de ceux qui sont faux, c'est-à-dire de séparer ceux qui correspondent à la réalité sur laquelle ils se prononcent de ceux qui comportent une