Dette du tiers monde étude du ivre de raffinot
I. Endettement et développement : continuité et ruptures dans l’histoire longue
En premier lieu, dans La dette des tiers mondes, Marc Raffinot distingue deux périodes : deux systèmes différents d’approche de la dette des Etats du Sud. En effet, avec la mise en place d’un nouveau système monétaire et financier international en 1944 à Bretton Wood, le rapport créancier/débiteur ainsi que les politiques institutionnelles ont largement été transformés. La modification du contexte international avec la multiplication des crises d’endettement, ont permis de prendre conscience de certains devoirs des créanciers envers leur débiteurs tel le développement et les obligations éthiques. C'est-à-dire qu’avant, les créanciers bénéficiaient d’un statut extrêmement valorisé et pratiquement tout puissant. Par exemple, ils n’hésitaient pas à utiliser la force pour récupérer leurs créances voir même s’emparer des revenus des Etats débiteurs (perceptions fiscales par exemple). Depuis 1944, le cadre institutionnel a changé, les droits des créanciers ont été limités notamment par la reconnaissance du droit au développement et à la paix (ONU), cependant le risque de non remboursement à augmenté. Le système reste inégal. Il y a trois types de débiteurs : les pays industrialisés qui ont accès au marché international dans leur propre monnaie, puis les pays émergents qui ont accès au marché mais dans une monnaie clé différente de la leur. Ils présentent donc un risque de non remboursement plus grand dû à la variabilité des taux de change. Mais ces Etats restent plutôt sûrs car ils ont des revenus assez élevés et une industrie assez diversifiée. Ils concentrent 51% de la dette totale mondiale c'est-à-dire la plus grande part. Enfin, les PMA, exclus du marché financier international, ont un PIB très faible et sont pratiquement uniquement financés par des investissements publics (Etats ou organisations telles que FMI, Banque Mondiale …) sous forme