III. Situation spatio-temporelle de la dette publique Au cours de son histoire, la France a souvent eu recours à la dette pour faire face à de fortes dépenses, comme les guerres par exemple. La valeur de la dette n’a cessé d’évoluer, passant par une valeur presque nulle (par rapport au PIB) en 1540 ou en 1820, et atteignant jusqu’à environ 290 % du PIB en 1944. Après les périodes de forte augmentation, la part de la dette dans le PIB a été rapidement réduite, principalement en raison d’une forte hausse de l’inflation (qui réduit la valeur réelle de la dette) et d’une croissance forte du PIB. Depuis la création de l'euro unique en 2002, il constitue le principal sujet de désaccord exprimé par les opposants à l'euro comme monnaie unique au lieu de l'euro monnaie commune. Dans une première partie, nous aborderons la dette publique française au cours des siècles, puis dans une seconde partie face aux contraintes européennes. La dette publique de la France au cours des siècles L’émergence d’un État stable en France a rendu possible l’existence d’une dette publique ; l’endettement public a véritablement commencé au XVIIIe siècle, a connu au cours de l’histoire de fortes variations, atteignant lors des périodes critiques de l’histoire de France (guerres, Révolution…) des niveaux astronomiques, qui ont par la suite été épongés au moyen de périodes douloureuses de forte inflation, de forte croissance, ou de hausses des recettes publiques. La France de l’ancien régime Dans les débuts de la dette publique, les souverains pratiquaient parfois l'extorsion du patrimoine des créanciers, ce qui annulait la dette, du « fait du prince ». Le recours à la dévaluation a également été fort pratiqué, y compris à des moments de l’Histoire où la monétisation des échanges n'était pas forcément la règle. L’extension du territoire national a aussi, parfois, permis de renforcer le domaine royal et donc, les sources de revenus, susceptibles de dégager le moyen de payer