Developpement
Parodier la tragédie pour faire rire 1. Les registres et les thèmes de la tragédie 2. Détournement burlesque de ces registres II. Un passage qui détourne les spectateurs des passions Agnès, la force de la parole conquise Arnolphe, l’aliénation provoquée les passions
Molière dramaturge, comédien et metteur en scène majeur du 17eme siècle a écrit l'École des Femmes en 1663. L'extrait de l'acte V, scène 4 met en scène Arnolphe qui apparaît ridiculement pathétique et où Agnès prend le dessus grâce à sa conquête de la parole. Dans un premier temps nous analyserons de quelle manière la tragédie est t-elle parodier pour faire rire et ensuite comment l'un des passages a pour effet de détourner les spectateurs des passions.
Dans l'acte V, scène 4, Molière utilise les registres et les thèmes de la tragédie. Arnolphe après avoir tenu des propos d’amoureux transi (v. 1569-1595), adopte une autre stratégie. Il prend le masque du héros tragique et en adopte le langage. Il recourt ainsi au lexique usuel dans des tragédies. C’est le cas tout d’abord du vocabulaire de la passion amoureuse : « tendresse » (v. 1570, 1581), «cœur» (v. 1570), «soupir amoureux» (v. 1587), «passion» (v.1598), « ma flamme » (v. 1604). Puis on trouve le lexique de la fureur et de la menace : « traîtresse » (v. 1572, 1580), « ingrate » (v.1600), « cruelle » (v. 1604), «courroux» (v. 1607), «vengera» (v. 1611). On relève même le champ lexical de la mort : « regard mourant » (v. 1588), « me tue » (v. 1603). Certains vers pourraient même appartenir à une tragédie et au registre pathétique qui la caractérise. C’est particulièrement vrai du vers 1607, qui commence par une exclamation de douleur et se compose de plusieurs figures de style : anaphore (« trop me »), une gradation ascendante (« braver » / « pousser mon courroux ») et un rythme binaire. L’accumulation de questions et l’anaphore «veux-tu» dans les vers 1600 à 1603 rappelle également le style de la