En 1880, le roman dit réaliste est à son apogée. Le réalisme cède peu à peu la place au naturalisme, et cette même année Emile Zola publie Nana. Il y raconte la vie d'une jeune prostituée et nous propose dans cet extrait situé à la fin de l’œuvre, le récit de sa mort en 1870. Les personnages présents sont Nana sur son lit de mort et ses amies. Nous verrons comment le dernier portrait de Nana dépasse le traitement naturaliste. Pour cela nous étudierons tout d'abord les différents éléments du portrait naturaliste et nous analyserons ensuite en quoi ce portrait dépasse la dimension naturaliste.

Nous allons voir dans un premier temps en quoi ce portrait de Nana repose sur un ancrage spatio-temporel réaliste puis, nous nous intéresserons à la présence des personnages pour enfin nous pencher sur l’évocation presque médicale du corps de Nana.

Premièrement, nous savons que nous nous trouvons à Paris, ville où Nana revient pour voir son fils, et où elle meurt alors qu'elle était atteinte par la syphilis. Le « boulevard » de notre extrait se situe dans Paris. Pendant ce temps, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Après sa mort, Nana est dans une chambre d’hôtel, « jetée là, sur un coussin », où « elle a été veillée par quelques amies ».

Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre, présentent un caractère réaliste.
Elles sont identifiables socialement : il s'agit de cinq courtisanes, représentatives de leur époque.
En effet il n'est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n'entretienne une courtisane. Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy, Caroline, Blanche et Rose Mignon. L'utilisation du discours direct permet à Zola de « faire entendre » de façon immédiate les personnages par le lecteur et d'imiter les tournures familières de leur milieu : « filons, filons, mes petites chattes ».Enfin les réactions