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Réfugiés : le fantasme de l'infiltration terroriste
L'argument est répété à longueur d'interviews par des personnalités comme Marine Le Pen ou Christian Estrosi : des terroristes se cacheraient parmi les migrants... Mais est-il crédible ? Autant le dire tout de suite : non, et on vous explique pourquoi.
On le voit depuis deux semaines, l'accueil des réfugiés syriens et irakiens n'est pas sans créer une certaine crispation dans une partie de la population. Avec pour leitmotiv le fameux risque d'une infiltration terroriste parmi les réfugiés. Le maire de Nice, par exemple, affirmait en août que "parmi les migrants nous avons des terroristes de Daesh qui s'infiltrent".
La menace est-elle réelle ? Au ministère de l'Intérieur, on la balaie d'un revers de la main. Cette infiltration est un fantasme, un chiffon rouge agité par l'extrême-droite pour faire peur aux Français. Place Beavau, on assure que les migrants qu'on laisse entrer en France sont ceux qui veulent y demander l'asile. Or quand on fait une demande d'asile, on laisse nécessairement ses empreintes, on se fait photographier, et les services de l'OFPRA (l'office de protection des réfugiés) consultent les fichiers de police français et internationaux.
Trop risqué, trop lent, peu efficace.
Si une personne est recherchée, ou signalée par exemple pour radicalisme, c'est non : elle n'obtiendra pas le statut de réfugié et pourra même être expulsée.
D'autre part, tout peut aussi se résumer en une question : quel avantage aurait l'organisation de l'État islamique à infiltrer l'un des siens parmi les migrants ? Les risques sont nettement supérieurs aux avantages. Le voyage vers l'Europe dure au minimum plusieurs semaines, il y a également un risque de périr en mer... Bref ce n'est pas le moyen le plus efficace pour parvenir à ses fins, quand d'autres filières existent.
La menace serait donc marginale, surtout si on la compare à la menace domestique. C'est celle qui est la plus préocupante. Le ministre