Devoir
Au XVIII° siècle, de nombreux textes ont une vocation contestataire et dénonciatrice. Plus que la parole, l'écriture constitue une véritable force qui met ses moyens d'expression au service de la critique. Parmi ceux-ci, l'humour,le comique et l'ironie se révèlent particulièrement efficaces. Ils transforment le lecteur en complice ; c'est donc un excellent moyen d'emporter son adhésion, de le convaincre.
I LE COMIQUE
1) Les "polissonneries", les gauloiseries. a) Les situations scabreuses : elles sont nombreuses dans l'Ingénu comme dans Candide : Ex. : les "mésaventures" de Cunégonde et de la Vieille, la pédérastie du Baron ...etc b) Le comique de farce : il est tout en gestes grossiers, rendus faussement décents par des mots allusifs et des périphrases. Ex. : chap. XI "Mais ce qui nous surprit davantage, c'st qu'ils nous mirent à tous le doigt dans un endroit où nous autres femmes nous ne laissons mettre d'ordinaire que des canules." ; chap. I, les "leçons de physique expérimentale" de Pangloss... c) Le comique de situation : Ex. : chap. III, Candide reçoit un pot de chambre en réponse à ses discours philosophiques...
2) La répétition Voltaire choisit quelques mots-clés du langage philosophique et les répète constamment en les mettant en contradiction avec les événements : "meilleur des mondes", "effet", "cause", "raison suffisante". La douceur de Candide est répétée chaque fois que le héros tue ou croit avoir tué quelqu'un. Le discours mécaniquement répété de Pangloss illustre à merveille la formule de Bergson selon laquelle "le comique est du mécanique plaqué sur du vivant".
3) L'exagération Elle sert de base à la satire et au comique. Elle contribue à offrir une vision volontairement déformée de l'existence. Il s'agit ici de l'art de la caricature. Le ou les traits sont exagérés afin de les rendre plus sensibles, plus voyants, plus révoltants. Ex. : le nombre de morts, au chap. III. Le