Devoirs
Introduction
Paul Verlaine est un poète français de la seconde moitié du XIXe siècle, dont les contemporains ont salué le génie en le sacrant « prince des poètes » peu avant sa mort. En 1866, il publie son premier recueil, Poèmes saturniens, qui regroupe des pièces de jeunesse. Placés sous le signe de Saturne, ces poèmes élégiaques célèbrent le malheur,la mélancolie et la solitude.Le sonnet « Enterrement », qui a pu être rattaché abusivement à ce recueil , s’éloigne par sa gaieté de la tristesse saturnienne. Il s’agit de l’évocation comique et satirique d’une inhumation. Le poète y montre son éloignement du Parnasse pour, à la suite de Baudelaire, cultiver des provocations modernistes.Nous verrons comment Verlaine peint à grands traits une scène réaliste, qui devient un éloge paradoxal avant de se terminer en tant que satire provocante.
I- Une scène réaliste.
Ce sonnet apparaît à première vue comme une scène réaliste à la manière de Gustave Courbet qui peint son Enterrement à Ornans.
Par le titre déjà, le lecteur sait qu’il va participer à une cérémonie funèbre. Le poème le confirme par les termes de « fossoyeur » et de « cercueil ». De plus le sujet relève de la veine réaliste. En effet une telle scène n’a pas été très courante dans le genre poétique classique jusqu’alors, mais de plus Verlaine l’a traitée de manière bien particulière.
Verlaine se contente d’évoquer cette mise en terre en accumulant objets et personnes, selon des expressions nominales, par petites touches, si bien que le regard ne sait plus très bien où se poser. Cette accumulation est sur la fin renforcée par l’anaphore « et », eux-mêmes soulignés par l’adjonction « puis ». Ils fonctionnent à la manière d’additions pour produire un inventaire hétérogène.
Le poète s’inscrit aussi parfois dans cette volonté réaliste qui consiste à dépoétiser une scène par le recours à des détails ordinaire. Ainsi il