Dialogue entre emma bovary et jeanne de lamare
Elle se rassit dans son fauteuil et se remit à lire son livre de Walter Scott qu’elle avait commencé la veille au soir :
« La vie sans gaieté est une lampe sans huile et... » Elle n’eu pas le temps d’achever sa phrase, car quelqu’un qui frappait à la porte, l’interrompit. Elle se leva lentement pour aller à la rencontre de son invitée qu’un domestique venait de faire entrer. « Eh bien Madame De Lamare, je suis bien aise de vous voir !
- Moi aussi, ma foi ! Charmante idée que vous avez eu de m’envoyer une invitation ! Mais appelez-moi Jeanne je vous en prie.
- En toute franchise, répondit Emma d’un ton qui exprimait la nostalgie, je me sens très seule. Et votre visite est comme un rayon de soleil dans une journée parmi tant d’autres…
- Vous aussi connaissez donc les affres de l’ennui, répondit Madame De Lamare ; il est vrai que notre vie est loin d’être aussi plaisante que ce que nous nous imaginions quand nous étions jeunes filles.
- Il est vrai, répondit Emma dans un souffle, mais ne restons point dans ce corridor où le froid règne. Venez, passez donc dans le grand salon… Un thé chaud vous attend. » Jeanne la suivit. Elles arrivèrent dans le salon, s’assirent autour de la grande table. Alors qu’un