BENVOLIO : Où cours-tu comme ça Roméo ?
ROMEO : Je vais de ce pas à Mantoue, là où ma bêtise m’a fait exiler.
BENVOLIO : Mon cher cousin ! Mantoue est à l’opposé ! Je repose donc ma question : où vas-tu si pressé ?
ROMEO : Je vais rejoindre ma bien aimée, mon amour interdit, ma femme cachée, Juliette.
BENVOLIO : Juliette ? La fille des Capulets ?!
ROMEO : Oui, c’est bien la seule qui porte ce prénom aussi bien.
BENVOLIO : As-tu donc perdu la tête ?! C’est la fille de ton plus grand ennemi, c’est la cousine de celui qui a tué ce très cher Mercutio ! As-tu oublié tout cela ?!
ROMEO : Non mon bon cousin, je n’ai pas oublié. Mais ma délicieuse Juliette n’est en aucun cas responsable des pêchés de son cousin, et je n’ai cure des querelles idiotes qui font rage entre nos deux familles ! Sa famille est désormais la mienne, et la mienne est désormais la sienne.
BENVOLIO : Soit ! L’amour est un fléau que personne ne contrôle ! Mais l’aimes-tu vraiment ?! Il y a à peine deux jours de cela, tu dépérissais d’amour pour Rosaline !
ROMEO : Bien sûr que je l’aime ! Nous sommes mariés cousin ! Je l’aime, comment pourrais-je ne pas l’aimer ? Elle est belle, je n’avais jamais vu la vraie beauté avant elle ! Elle est tellement belle qu’elle éblouie la lune elle-même, ou même le soleil ! Elle est douce ! Et innocente ! Mon ami, mon frère, mon cousin, Juliette est l’essence de la bonté même !
BENVOLIO : Ah, Roméo ! Tu as toujours été l’être le plus romantique et le plus passionné que je connaisse ! Mais ne crois-tu pas que tu vas un peu trop loin ?! Crois-tu pouvoir échapper à la tragédie qui se prépare ?! Tu as tué Tybalt, le neveu du père Capulet ! Penses-tu naïvement qu’ils vont t’accepter dans leur famille ?! Leur haine n’en sera que plus grande encore ! Et hélas, tu as été exilé à Mantoue ! Comment comptes-tu remplir ton devoir conjugal ?!
ROMEO : Mon mariage avec Juliette peut avoir l’effet de ressouder nos familles ! Frère Laurence aussi le pense ! Cousin, ne sois