Didon, reine de Carthage

I. Le mythe phénicien

mânes : dans l'Antiquité, l'âme des défunts.

Didon (v.840 à 760 av. JC.), dont le véritable nom est Elissa (ou Elisha), est la première née du roi de Tyr (capitale de la Phénicie) Belos. D'autre part elle est la sœur de Anna Perenna et de Pygmalion.

Suite au décès de son père, Pygmalion s’assoit sur le trône de Tyr et impose sa tyrannie. Quoique encore assez jeune, Pygmalion est révélé comme un despote avide de richesses. De fait, il fait assassiner le mari de sa sœur Didon, Sychée (ou Scarbas), le plus riche des Phéniciens selon Virgile. La tradition veut que Sychée lui soit apparu en songe suite à son décès pour la prévenir de la dangerosité de son frère au pouvoir. D'aucuns pensent que Sychée était l'oncle de Didon.

Didon s'enfuit alors, accompagnée de sa sœur et d'une partie de son peuple effrayé par la tyrannie de Pygmalion. Ils emportent ensemble les richesses de Sychée qui suscitent une impérieuse convoitise chez Pygmalion. Tous prennent la mer et font d'abord escale à Chypre où Didon fait enlever 50 jeunes filles qu'elle donne en épouse à ses hommes puis elle pose le pied sur le territoire africain, en Tunisie actuelle (vers -814).

Néanmoins, la nécessité de fonder une capitale pour son peuple amène rapidement la jeune princesse phénicienne à négocier avec le seigneur du pays Iarbas. Ce dernier lui octroie « autant de terres qu'elle pourrait en faire tenir dans une peau de bœuf ». Didon obtient ensuite un territoire suffisamment étendu pour y établir une citadelle étant donné qu'elle eut l'ingénieuse idée de découper cette peau de bœuf en lamelles aussi fines que possible et de les assembler bout à bout afin de fabriquer une longue corde. C'est ainsi que débute la construction de Carthage (« Ville Neuve »), appelé premièrement Byrsa (« cuir de bœuf ») près de la contemporaine Tunis.

Il est dit que Didon était sujette à des cours pressantes, notamment celle de Iarbas tombé