Dieu est-il mort ?

1751 mots 8 pages
« Dieu est mort » ne doit pas être compris au sens littéral, à savoir « Dieu est physiquement mort » (certains dieux meurent en effet dans les représentations religieuses ou mythologiques). Nietzsche veut signifier par cette formule que Dieu n'est plus la source fondamentale des codes moraux ou téléologiques. Nietzsche reconnaît la crise que la mort de Dieu représente pour les considérations morales établies (dévalorisation des valeurs supérieures).
« En renonçant à la foi chrétienne, on se dépouille du droit à la morale chrétienne. Celle-ci ne va absolument pas de soi (…). Le christianisme est un système, une vision des choses totale et où tout se tient. Si l'on en soustrait un concept fondamental, la foi en Dieu, on brise également le tout du même coup : il ne vous reste plus rien qui ait de la nécessité. »
— Le Crépuscule des idoles, Incursions d'un inactuel, §5.
C'est pourquoi dans l'aphorisme 125, l'insensé s'adresse non pas à des croyants mais plutôt à des athées — après la mort de Dieu (un évènement consommé : Dieu est mort) le problème est de contrecarrer le nihilisme, i.e. la perte du sens et des valeurs en l'absence d'un ordre divin.
La mort de Dieu est une manière de dire que l'être humain n'est plus capable de croire en un pareil ordre cosmique, par le simple fait qu'il ne pense plus que cet ordre est même possible. Nietzsche prétend que la mort de Dieu va mener au rejet non seulement de la croyance en un ordre cosmique ou physique, mais également au rejet des valeurs absolues en tant que telles, i.e. au rejet de la croyance qu'il existe un système de lois morales totalement « objectives » et universelles, valide pour chaque individu. En ce sens, cela mène au nihilisme, et c'est ce problème que Nietzsche tentait de résoudre en réévaluant les fondations des valeurs humaines. Cela, pour Nietzsche, signifiait qu'il fallait aller plus loin, i.e. au-delà des valeurs chrétiennes que personne n'avait osé contourner, suspecter ou critiquer.
Nietzsche

en relation

  • SonnetXXIV
    688 mots | 3 pages
  • representation de diane
    1554 mots | 7 pages
  • La mort dans l'odyssée du chant v a xiii
    1009 mots | 5 pages
  • Couleur rouge
    718 mots | 3 pages
  • La controverse de Valladolid
    857 mots | 4 pages
  • Caca
    279 mots | 2 pages
  • Fables
    3819 mots | 16 pages
  • Synthèse personnelle
    483 mots | 2 pages
  • La mort dans l'odyssée
    3199 mots | 13 pages
  • Ulysse
    806 mots | 4 pages
  • Nihilisme et nietzsche
    1792 mots | 8 pages
  • Fiches sur cyrano de bergerac, la colonie et le théâtre
    843 mots | 4 pages
  • Odyssée
    3199 mots | 13 pages
  • Rien
    389 mots | 2 pages
  • Platon, eros, le discours de diotime résumé
    1915 mots | 8 pages