Dina's blog
Ch. Bolou-Chiaravalli
Formation des professeurs BTS
Ridicule : analyse filmique
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En complément du groupement sur le poids des mots, une ouverture culturelle peut être donnée à travers l'analyse filmique Ridicule de Patrice Leconte
Ridicule : Qui mérite que l'on se moque de lui, synonyme risible. En anglais ridiculous.
Problématique générale :
Les conséquences des paroles échangées, des mots choisis vont au-delà d'eux-mêmes. L'image de soi passe par l'art de manier la langue : c'est un signe d'appartenance à un groupe. C'est un « marqueur » comme le disait Bourdieu.
Trois scènes vont servir de support :
Intronisation à la Cour : http://www.dailymotion.com/video/x4xgzx_ridicule-1996_shortfilms
La joute truquée http://www.vodkaster.com/Films/Ridicule/9183
La chute : le marquis des antipodes http://www.vodkaster.com/Films/Ridicule/11008
Introduction : le bon mot dans la conversation de Voltaire aux Kaïra ?
Dès l'antiquité, Plaute use du jeu de mots à effet comique, de même que Martial dans ses Épigrammes dont le but est « d'épingler » quelqu'un en décochant « une pointe par des phrases courtes, hachées, un esprit aigu avec un style simple ».
La pratique du bel esprit aboutira à des avatars dont ce film est le reflet : manipulé par des gens déconnectés des réalités du mouvement des Lumières, le mot d'esprit est dévoyé par des aristocrates décadents. En effet, dans l'art du langage qui marque celui de la conversation au XVIII ème siècle, autant dans les salons et clubs qu'à la Cour, on voit s'installer un usage intensif des mots d'esprit inhérent à un comportement : le persiflage. Il s'agit de ridiculiser quelqu'un tout en voulant briller.
Ce règne va disparaître avec la Révolution -note Elisabeth Bourguignat 1- et changer de registre ou du moins cette manie de vouloir ridiculiser quelqu'un en société