Discours de Brockdorff-Ratzau
7 mai 1919
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les puissances vainqueurs (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France) cherchent à imposer leur ordre aux puissances vaincues (Allemagne, Autriche-Hongrie). L'interrogation qui se pose alors est : Comment faire la paix d'un conflit d'ordre mondial ? Tout d'abord, en comprenant l'origine de la guerre, en nommant un responsable. Tandis que tous les belligérants affirment avoir agi au nom d'une guerre juste, l'Allemagne est pointée du doigt comme initiatrice des tensions ayant conduit au conflit. En Allemagne s'ouvre ainsi un débat autour de la responsabilité de la guerre dit Kriegsschuldfrage, qui scandalise les allemands. Pourtant, selon les alliés l'affront à l'équilibre mondial et à la paix causé par la puissance allemande, mérite réparations. L'armistice signé le 11 novembre 1918 n'est que l'introduction de l'établissement de la paix qui s'étend plus d'un an jusqu'à la signature du traité de Versailles le 28 juin 1919. Entre les deux dates, les puissances s'emploient à rédiger un document officiel rassemblant les sanctions appliquées aux vaincus. Sous l'égide du président Woodrow Wilson, qui décide de se rendre à Paris (c'est la première fois qu'un président américain se rend en France), trente-deux délégations se réunissent. On compte parmi elles les pays de la Triple Entente bien sur mais aussi certaines nations en marge du conflit : les arabes, les arméniens, les chinois, les ukrainiens ou encore sud-américains. La conférence de la paix se veut donc à portée universelle ; se souciant de la paix européenne de fin de guerre mais aussi et surtout de la paix mondiale pour conclure la « der des ders ». La Conférence de la Paix, c'est donc l'élaboration du Traité de Versailles entre les quatre puissances « principales » (Etats-Unis, Royaume Uni, France, Italie) et la tentative de création d'une organisation mondiale de la paix : la Société des