Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
La thèse moraliste condamne les passions : elles seraient à l'origine du mal et du malheur des hommes. Rousseau prend leur défense : c'est par elles que notre raison se développe, comme elles se développent à leur tour sous l'influence des connaissances de la raison.
Développement:
1er moment ou contre les moralistes, ce que la raison doit aux passions.
Les moralistes sont ceux qui défendent la morale, les règles d'une bonne conduite. Aussi sont-ils méfiants à l'égard des passions, des désirs et des craintes, dans la mesure où elles poussent les êtres humains à mal agir. On peut penser ici au désir d'ambition qui favorise l'égoïsme et le mépris des autres, ou à la peur qui rend lâche.
A ces effets immoraux des passions, il faut, selon eux, opposer la raison, la faculté que possède l'homme de diriger sa conduite autrement, non en suivant ses penchants, mais au contraire selon une règle, une idée normative du bien, du devoir moral. La raison devrait selon les moralistes corriger les hommes de leurs passions mauvaises, permettre de les combattre.
Et tel est le problème qu'examine Rousseau : faut-il opposer la raison aux passions ? L'une est-elle l'ennemie des autres ?
la thèse de Rousseau est que non: « l'entendement humain doit beaucoup aux passions » (l.1-2). Quelle est cette dette ? La réponse de Rousseau est que les passions sont les stimulants, le moteur de l'activité rationnelle, et si elles parviennent à jouer ce rôle, c'est que leur satisfaction est notre fin
Les passions sont motrices : il faut en effet du désir ou de la crainte pour s'efforcer à penser. Cela demande du