Discrimination a l'embauche
La justice a donné raison à deux anciens salariés du constructeur. Ils estimaient avoir eu des carrières moins intéressantes que leurs collègues à cause de leurs origines. L'association des DRH réclame un outil de mesure de l'origine ethnique des salariés pour pouvoir mieux appré-hender la discrimination.
La cour d'appel de Versailles a reconnu mercredi Renault coupable de discrimination raciale à l'en-contre de deux ex-salariés. Ils estimaient avoir eu des carrières moins intéressantes que leurs col-lègues blancs à cause de leur origine. Renault a donc été condamné à verser à Lucien Breleur, em-ployé comme électricien automobile de 1971 à 2003, 80.000 euros de dommages et intérêts et 8.000 euros au titre du préjudice moral, en réparation du blocage de carrière et du maintien de sa rémunéra-tion à un niveau inférieur à ce qu'il aurait dû être. Le constructeur a également été condamné à verser à Daniel Kotor, ouvrier spécialisé puis agent administratif de 1983 à 2004, 60.000 euros de dom-mages et intérêts et 8.000 euros au titre du préjudice moral. La Cour a en revanche débouté trois autres salariés de leurs demandes de réparation au titre de la discrimination raciale.
Ces cinq salariés avaient été déboutés de leur demande par le conseil des prud'hommes de Bou-logne-Billancourt qui, en décembre 2005, avait estimé ne pas avoir constaté de fait relatif à une dis-crimination raciale dans la gestion du personnel chez Renault.
Hasard du calendrier, le même jour, l'association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH), qui travaille à un "label diversité" censé favoriser l'égalité entre salariés, s'est prononcée en faveur de "la mise en place progressive d'un outil de mesure" de l'origine ethnique des salariés, afin de "mesurer l'équité à l'égard des origines".
Alors que comme le montre la condamnation de Renault, de nombreux salariés sont encore discrimi-nés pour leur origine, notamment sur la base de leur