Discussion
Mon échantillon se compose de naisseurs et de naisseurs engraisseurs. Il représente des élevages exclusivement de bovins viande pour avoir un échantillon représentatif de cette production. La complémentation est au centre de toutes les discussions puisqu’ elle permet, si elle est bien menée, d’enregistrer un gain de marge brute. Il est donc essentiel de savoir si les éleveurs s’en servent à bon escient et de connaitre les raisons de cette complémentation. La fluctuation du cours des matières premières étant telle, que depuis dix ans, le prix de l’aliment a considérablement augmenté et les éleveurs ont dû revoir leur budget complémentation en fonction de la typologie de l’exploitation et de leurs motivations à complémenter.
Il faut savoir que, en 2002, 65.4% des éleveurs complémentaient leurs broutards contre 76.9% en 2012. Cela signifie que 11.5% d’éleveurs qui ne complémentaient pas en 2002 le font en 2012. La conduite de cette étude et l’élaboration d’une bibliographie m’ont permis de donner une explication à ces chiffres. Cette augmentation est liée au fait que le prix du kilo de poids vif ayant atteint des sommets, il permet encore d’obtenir une marge brute positive malgré le prix élevé de l’aliment.
En effet, le gain à la vente reste la principale raisons qui a augmenté de manière significative depuis 2002. En 2002 seulement 25% soit un quart de l’échantillon complémentaient leurs broutards pour la vente. En 2012 nous sommes passés de 25% à 32%. Cette augmentation de 7%se traduit par le fait que des éleveurs qui complémentaient de temps en temps en raison de carences laitières ou herbagères se sont mis à complémenter régulièrement et abondamment en vue de vendre à un prix élevé, des broutards lourds et bien conformés. Cette raison dite « de vente » concernait surtout les naisseurs qui vendaient des broutards et dont la complémentation était une méthode indissociable. Mais depuis que le prix de la viande est très haut, cette idée n’est plus