Dissert'
A. Volupté des désirs et satisfaction Le premier pas serait de se demander d’abord ce qu’est le bonheur et si la satisfaction des désirs a un rapport réel avec le bonheur. Nous ne pouvons pas nous lancer dans une analyse de la maîtrise du désir sans préciser en quoi le désir est une composante du bonheur. Mais supposons que nous ne nous posions même pas la question de savoir ce qu’il en est du bonheur. Comment verrons nous l'issue de nos désirs? Nous en resterons à ce que l’opinion admet : pour la plupart d’entre nous le bonheur est la même chose que la satisfaction des désirs ; c’est l’état béat de contentement de celui qui a enfin pu obtenir ce qu’il cherchait, l’objet de ses désirs. L'homme heureux est celui qui après une lutte âpre pour parvenir à la satisfaction, gagne ce sommet où, entouré de tous les attributs du luxe, il peut enfin s'effondrer sur un canapé et dire ouf ! J'ai enfin réalisé tous mes désirs ! Que serions-nous en effet sans la poursuite incessante des désirs? Rousseau dit en ce sens : " l’homme qui n’a rien à désirer est à coup sûr plus malheureux que celui qui souffre ". 1) Partons de là. Si vivre, c’est seulement désirer, ne plus désirer, c’est ne plus vivre. C’est là une expérience très humaine. Le désir est humain. La violence du désir peut inquiéter, mais une morale qui chercherait à supprimer le désir ressemble à une sorte de suicide. Si vivre c’est désirer, cesser de désirer c’est en quelque sorte mourir. Nier le désir, ce serait en même