Plus de 300 millions d'euros d'émission chez Kadéos, une année 2003 présentée comme record chez Cadhoc, où l'on a embauché pas moins de 40 personnes, Tir Groupé qui affirme ne pas avoir subi la morosité économique et ne pas ressentir d'à coups sur la longue durée, avec une croissance annuelle supérieure à 20 % par an en moyenne… les choses vont plutôt bien sur le marché du chèque cadeau. D'autant que les produits proposés par les agences ne se portent pas mal non plus. Accentiv, par exemple, annonce une progression de son volume d'émission de 21 % en France pour l'année 2003, à 70 millions d'euros. Le chèque cadeau, on aime ou on n'aime pas ! Ses détracteurs voient dans sa bonne santé une preuve de l'appauvrissement des opérations, une prise de pouvoir de la prudence et du manque d'imagination. On lui reproche de n'être qu'un complément de salaire et de ne pas apporter cette part de rêve qui fait le sel des challenges de stimulation. « C'est impersonnel, cela ne laisse aucune trace, aucun souvenir, cela s'apparente à l'argent, bref, le chèque cadeau n'est pas adapté aux opérations de motivation », résume Sophie Boussaguet, directrice du département récompenses de Safari où, il est vrai, on est plus porté sur le catalogue. Des critiques balayées d'un revers de main par ceux qui proposent des chèques cadeau. Le chèque n'aurait aucune dimension cadeau ? Il n'aurait pas sa place dans une opération de stimulation ? « Alors, pourquoi, lorsque nous l'intégrons dans un catalogue, 80 % des participants le choisissent ? », interroge Véronique Windal, directrice commerciale de Kadéos. Tonalité identique chez Cadhoc. « Si l'on en reste à la veille mouture du chèque cadeau, avec un produit qui s'apparente plus à un bon d'achat, on peut effectivement avoir une vision négative, estime Sylvie Ribreau, directrice commerciale du Chèque Cadhoc. Mais cela est réducteur. Le chèque cadeau, c'est bien plus qu'un cadeau, ce sont tous les cadeaux réunis. Quant au territoire sur lequel