La compensation est présentée comme un instrument pour la maîtrise de l’inflation, de préservation du pouvoir d’achat des populations, de stimulation de la demande et, par voie de conséquence, de la croissance économique.
L’institution du système de compensation au Maroc remonte à la fin des années 30 du siècle dernier, avec la création de l’Office Chérifien Interprofessionnel des Céréales et Légumineuses et de la Caisse de compensation.
En fait, à l’origine, le système a été construit sur la base du mécanisme de péréquation de manière à ce que les produits subventionnés se compensent entre eux et leurs prix restent stabilisés. La contribution du budget de l’Etat devait revêtir un caractère ponctuel.
Cependant, depuis le début des années 2000, à la faveur des mutations profondes qu’a connue l’économie mondiale et la pression de la demande de matières premières. Les cours de ces matières sont devenus plus que jamais volatils et ceux des produits pétroliers et agricoles ont enregistré des fluctuations imprévisibles.
La charge de compensation s’est ainsi inscrite dans une tendance haussière impactant gravement l’équilibre budgétaire. De 2002 à 2012, la charge de compensation a augmenté de 4 milliards DH à 56,3 milliards DH, passant ainsi de 0,9 % à 6,8 % du produit intérieur brut.
Cette charge est devenue, depuis quelques années, une problématique majeure pour l’équilibre des finances publiques.
La charge de la compensation au Maroc concerne, aujourd’hui, trois filières à savoir, les produits pétroliers, le sucre et la farine.
Le système de subvention des produits pétroliers touche le gaz butane, le gasoil, l’essence et le fuel. En effet, les trois produits les plus subventionnés, à savoir le gasoil, le gaz butane et le fuel absorbent la grande part du budget de compensation, soit plus de 85 %.
Le gasoil est le combustible liquide le plus consommé. A lui seul, ce produit représente près de 45 % de la consommation globale des produits pétroliers, et absorbe plus de