Dissert la cantatrice chauve
Il est possible d’affirmer que la pièce de théâtre La Cantatrice Chauve est une pièce du théâtre de l’absurde, en raison, entre autres, de la dépersonnalisation des personnages. Effectivement, les personnages du couple sont plus que superficiels. Leur propos sont sans profondeur, et ne veulent rien dire de concret. Nous ne connaissons aucunement la psychologie ou l’histoire de ces deux protagonistes. Dans cet ordre d’idées, au début de l’extrait, Madame Smith commence à parler de manière tout-à-fait superficielle et de sujets empreints de banalités, sans aucune cohérence. Les propos de Madame Smith se suivent, mais sans aucun lien qui puisse les rallier ensemble. Monsieur Smith ne participe pas, au départ, aux dialogues que sa femme entreprend, et ne fait que continuer de lire son journal et claquer de la langue. En ce sens, les personnages peuvent être considérés comme des antihéros.
Également, la dislocation du langage prouve que cet extrait provient bel et bien d’une pièce de théâtre de l’absurde. Effectivement, il n’y a pas de communication entre les deux membres du couple. Monsieur Smith commence à interagir avec sa femme seulement vers la fin de l’extrait. Ensuite, les propos entretenus dans cet extrait ne font aucunement avancer l’histoire ; au départ, Madame Smith ne fait que parler de nourriture de manière absurde, jusqu’au moment où cela dérive, on ne sait trop comment, vers le sujet du docteur. Les sujets que Madame Smith entretient ainsi que la réaction de son mari sont clichés ; la femme qui parle du souper et l’homme qui lit son journal et qui ne répond pas. Les propos sont donc insignifiants et semblent être entretenus pour combler le vide. Lorsque Monsieur Smith entre enfin en communication avec sa femme, c’est pour déboucher vers une conclusion tout-à-fait incongrue et