La société peut-elle accepter un individu comme Meursault ? Est-il dangereux pour la société ?

Monsieur le juge, Mesdames et Messieurs les jurés. Qui condamnons-nous à mort aujourd’hui ? Un homme dont la principale caractéristique est son refus de mentir ? Un homme silencieux et mélancolique face au deuil de sa mère ? Ou encore, un homme absorbé par la quête d’un absolu et de la vérité ? Comment peut-on accepter que Meursault passe d’homme libre et innocent à celui d’accusé coupable de meurtre et condamné à mort ? Mesdames et Messieurs les jurés vous n’êtes pas sans savoir que tous les actes de violence allant parfois jusqu’au meurtre - doivent être traités, jugés et punis. Oui, chers jurés vous avez le droit d’être choqués, interloqués et horrifiés par l’acte de Meursault mais osez-vous penser qu’il est à ce point dangereux pour la société ? Meursault est un honnête homme. C’est certain, tout le monde l’affirme. Oui, il a commis un meurtre, mais est-ce une raison valable pour considérer cet homme comme « dangereux » pour la société ? Non. Il a vécu une vie irréprochable et comme le disent ses amis : « Meursault était un honnête homme, un travailleur régulier, infatigable, fidèle à la maison qui l'employait, aimé de tous et compatissant des misères d'autrui ». Nous pouvons donc juger par l’avis de ces amis qu’il n’est en rien dangereux pour la société. Et si Meursault avait une raison valable pouvant expliquer son acte ? Pour justifier ce dernier, Meursault parle du soleil qu’il assimile à un véritable brasier. Par sa présence doublement hostile, le soleil exerce une emprise à laquelle il est impossible d'échapper. Meursault le dit clairement : « je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d'un pas ». Pour Meursault, qui est un personnage extrêmement sensoriel, il ne peut que ressentir de façon extrêmement intense cette force qui pèse sur lui. Sa seule envie face à cette présence insupportable est de se débarrasser de sa souffrance en avançant vers la