Together we can do more

Comme s’attache à nous le rappeler la compagnie de téléphonie mobile Orange, à renfort de grandes affiches, à presque chaque coin de rue, ‘’ nous sommes ce que nous sommes grâce aux autres’’. Ce slogan est le premier de la dernière campagne de l’entreprise qui vise a donner une nouvelle image à la marque, centrée sur le message ‘’ together we can do more.’’1

Pour le passant, le message peut évoquer le fait que nous vivons en société, que nous sommes entourés par des proches dont nous avons besoin et vice et versa. S’il a le temps d’y réfléchir un peu, il se demandera peut être ce que Orange entend par là. Veulent-ils dire que l’on a besoin des autres, que l’on doit ce que l’on est à autrui, que nous vivons à travers l’autre? Ce sont des questions que je me suis posées lors de l’arrivée des affiches à Lausanne en Octobre, et je dois avouer que ça m’a agacé. Mais à y regarder de plus près, on ne peut pas donner tors au label orange.

Si l’on applique ces questions à la psychologie sociale, on trouve plusieurs thèmes qui s’y rapportent.
Tout d’abord, l’idée que l’individu n’est pas seul, mais entouré d’autres individus, qui ensembles, forment une société, est le fondement même de la psychologie sociale qui, en tant que discipline, étudie le lien entre l’individu est la société. Si l’on considère que >2, qui est une des définitions de la branche, on s’aperçoit que le discours de Orange trouve sa légitimité dans les fondements mêmes de la branche que nous étudions. Le concept qui me semble découler le plus explicitement est celui de l’interdépendance obligatoire entre les individus.

La notion d’obligation doit être comprise comme une condition au développement de l’être humain. Comme le démontrera Harlow en 1965 dans des études célèbres; l’attachement ou la dépendance sont des impératifs à la ‘’constitution’’ d’un ‘être normal ou au moins indépendant. Evidemment, l’expérience qui implique des conditions extrêmes d’isolement n’a