« La civilisation signifie une société reposant sur l’opinion des civils. Elle veut dire que la violence, la loi des guerriers et des chefs despotes, les conditions des camps et de la guerre, de la révolte et de la tyrannie, cèdent la place aux parlements, où des lois sont élaborées, et aux cours de justice indépendantes dans lesquelles, pendant longtemps, ces lois sont maintenues.» Tels étaient les mots de Winston Churchill, ancien premier ministre britannique au 20ème siècle, montrant l’attachement du peuple au régime parlementaire. Un régime parlementaire est un mode de fonctionnement de l’Etat caractérisé par la collaboration souple des pouvoirs : le gouvernement y est assuré par un cabinet responsable devant le Parlement. Le chef de l’Etat y est politiquement irresponsable et l’exécutif peut prononcer la dissolution de la Chambre. La Grande-Bretagne fonctionne en vertu de dispositions coutumières qui pourraient théoriquement se trouver modifiées de par la seule volonté du Parlement. La monarchie y forme l’ossature des institutions, mais si ses prérogatives sont théoriquement très nombreuses, le monarque ne les exerce qu’à la demande du Premier ministre, sans sortir de la règle de neutralité politique qui lie de manière non écrite les souverains. Le Parlement est composé de la Chambre des Lords qui tend à perdre progressivement l’essentiel de ses pouvoirs et de la Chambre des communes qui sont désignés par un scrutin majoritaire uninominal à un tour qui conduit le système à se structurer autour de deux grands partis, les conservateurs et les travaillistes. Le système britannique actuel convient à se demander si ce régime parlementaire est-il vraiment efficace ? Si le Parlement n’essayerait pas d’empiéter sur le pouvoir de la Reine ? Et si l’absence d’une constitution écrite manque à ce pays pour délimiter la séparation des pouvoirs ? Ou si encore la Grande-Bretagne est-elle en train d’adopter un parlementarisme rationnalisé ? Pour se faire, nous