Discours de philo.
Chers camarades, je vous parle ici en tant que lycéenne, en tant qu’adolescente, mais avant tout, en tant que votre égale. Généralement, pour parler de nous, les adultes emploient l’expression « génération du futur » et pour parler de la période de notre vie que nous traversons, ils utilisent le terme « âge ingrat ». Ce dernier est assez justifié. Même si nous prétendons tous êtres passé à travers du filet, nous avons tous et toutes nos complexes, ces petits défauts que seuls nous pouvons voir et qui nous gâchent la vie. En revanche, que nos aînés nous voient comme la « génération du futur », même si d’un point de vue génétique, c’est tout à fait naturel, me semble assez effrayant d’un point de vue moral. Je vous parlais il y a quelques secondes des complexes que nous avons tous. Certains le sont plus que d’autres, complexés, de manière plus appuyée, moins bien vécue, mais nous le sommes tous. Une peau pas tout à fait nette, des kilos en trop, une sexualité qui dérange, un nez pas assez droit, des jambes pas assez longues ? Nous connaissons tous des personnes qui répondent au moins à une de ces caractéristiques. Il n’est pas nécessaire de souligner le fait que moi-même je réponds à certaines d’entre elles et que nombre d’entre vous y répondent surement également. Alors, de quel droit certains d’entre nous, cachés derrière une supériorité inexistante, protégés derrière un écran d’ordinateur, parfois même derrière un statut anonyme, pourraient se permettre de juger, de rabaisser, d’insulter et de détruire ? L’emploi des mots vous semble peut-être injustifié, pourtant il l’est. La cyberintimidation est le fait de harceler une personne ou de tenir à son endroit des propos menaçants, haineux, injurieux ou dégradants, qu'ils soient illustrés ou écrits. Il s’agit d’un réel problème qui touche bien plus qu’on ne le pense. De nos jours, en France, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, avec un taux déjà incroyablement élevé