Dissertation de philosophie : l'autre
Introduction
Accroche : Dans l’Odyssée, Homère décrit l’épopée d’Ulysse comme une quête d’identité. En effet, il opère une boucle, partant d’Ithaque pour revenir à Ithaque, en passant par des contrées étrangères. C’est donc un voyage du même au même, où l’altérité n’est qu’une épreuve initiatique, un piège qu’il convient d’éviter. Par exemple, les Lotophages font manger aux compagnes d’Ulysse une plante qui leur fait oublier leur identité. Le héros ne doit donc pas se laisser altérer par l’Autre, et conserver son identité afin de revenir chez lui.
Ainsi, depuis l’Antiquité, la notion d’Autre, de différence est dévalorisée par rapport à la notion d’Être, d’identité, de Même. En effet, ce qui est autre, c’est tout d’abord ce qui est différent, ce qui est distinct. L’Autre, c’est l’hétérogène, le relatif, le multiple, donc, selon les philosophes de l’unité et de la totalité, c’est ce qui manque d’être. Ce qui manque d’être, c’est ce qui n’est pas défini clairement, car l’existence, c’est la limitation, l’identité, l’Être, et donc en ce sens, l’Autre, c’est le non-être.
Mais l’Autre, ce n’est pas uniquement le non-être. L’Autre, c’est aussi Autrui. Autrui, c’est un autre « moi », une autre conscience, ce qui me fait face et que je ne peux posséder. C’est une autre identité. Autrui, ce n’est pas l’autre comme relativité, multiplicité ou hétérogénéité. Autrui, c’est l’autre absolument Autre.
De fait, la notion d’Autre s’avère dépendre étroitement de la définition que l’on accorde à l’Être. Si l’Être, comme l’affirme les Anciens, c’est l’absolu, la totalité, l’unité, ou encore l’existence comme identité, alors l’Autre c’est le non-être, le manque d’être, la relativité. Mais si l’Être, comme le soutiennent les modernes, c’est la différence, la subjectivité, alors l’Autre, c’est l’Être.
Problématique : Dès lors, quel est le place de l’Autre par rapport à l’Être ?
I – Selon les philosophes antiques, les êtres sont en relation à partir de la totalité, de