Dissertation gratuite
Les vers les plus utilisés dans la poésie française sont l’octosyllabe, le décasyllabe et l’alexandrin. L’octosyllabe est un vers de huit syllabes, sans césure (coupure) ; le décasyllabe contient dix syllabes, avec une césure à la quatrième, cinquième ou sixième syllabe ; l’alexandrin comprend douze syllabes, avec une césure à la sixième – il comprend aussi, normalement, un accent mineur dans chacune des deux moitiés du vers, avant et après la césure. Par exemple : « Il fit scier’ son on’cle / Achmet’ entre deux plan’ches » (dans ce vers d’Hugo tiré du Sultan Mourad, l’apostrophe indique l’accent tonique).
Comment compter les syllabes ? Dans la versification française, toutes les syllabes sont prononcées, y compris les e muets lorsqu’ils se trouvent devant une consonne (le s du pluriel et de la conjugaison de la deuxième personne du singulier, de même que le nt de la conjugaison de la troisième personne du pluriel comptent comme des consonnes suivant le e muet et, par conséquent, font que la syllabe doit être prononcée, à moins qu’ils ne soient à la fin du vers, à la rime). Par exemple, « Du côté du pourceau, la balance pencha » (Victor Hugo, Le Sultan Mourad) compte douze syllabes, puisqu’on prononce le e de balance. Le e muet devant une voyelle ne se prononce pas (par exemple, « oncle Achmet » égale trois syllabes, et non quatre).
Pour produire un effet, le poète peut choisir de prononcer comme deux syllabes deux sons qui, normalement, se prononcent comme un seul. C’est ce qu’a fait Victor Hugo avec ce vers :« Il fit sci-er son oncle Achmet entre deux planches ». On appelle ce procédé la diérèse. À l’inverse, la synérèse prononce comme une seule syllabe deux sons habituellement distincts, comme « ouvrier » prononcé en deux syllabes plutôt que trois.
• La rime
La rime est la répétition d’un même son vocalique à la fin de deux vers différents. On parle de rime riche lorsqu’elle a la même consonne d’appui (par exemple, « partez, santé » forme une