Dissertation le clown
Sa logique est nette, linéaire, dynamique : le moi s'en va pour se trouver. Le clown propose sa déclaration d'intention. Au terme d'une série de destructions, il pense advenir à lui-même en rejoignant son essence. Clown est ainsi un texte sur l'identité, voire sur l'absence d'identité (sans identité), sur l'essence de l'identité qu'est l'authenticité. Dans la mesure où le visage est foyer de l'identité, Clown est directement un texte sur le visage.
Présente très tôt dans l'oeuvre de Michaux par le biais du témoin moderne essentiel qu'est Charlot -l'homme accéléré-; univoquement connotée, toujours positive, la figure du clown est un modèle à atteindre. Opposée notamment à celle de l'écrivain, elle dit la vie vivante, l'instantané, le mouvement, l'action plus que le verbe. Liée au domaine de l'enfance, elle est aussi universelle et susceptible de nous parler.
Le clown est appréhendé par ce qu'il ne possède pas, par ses manques plus que par ses attributs . Il n'est pas intégré à un imaginaire forain. On trouve peu de références au chapiteau de la piste aux étoiles dans le texte Ce clown est sans cirque, il est principalement une créature de l'intérieur, de l'intimité de l'être. Il n'incarne pas une figure tragique -l'Auguste-, il n'est pas non plus investi des pouvoirs de voyance des bouffons shakespeariens. S'il fallait le rapprocher d'emplois de l'art clownesque, ce serait de ceux du Paillasse ou du Gugusse, les derniers dans la hiérarchie des clowns.
L'un des biais par lequel Michaux l'aborde est en effet