Dissertation - partage de midi - claudel
Dans la préface de 1948 de Partage de Midi, Claudel introduit deux thèmes qui, pour lui, sont des plus banals dans le drame : l’adultère d’abord et la lutte entre la vocation religieuse et l’appel de la chair ensuite. Deux péchés sur lesquels, en apparence, repose sa pièce puisqu’ils sont causes de l’impossibilité de l’amour entre les deux protagonistes. Pourtant, ils ne seront que le point de départ de l’histoire d’un crime qui se traduit dans une dimension bien plus symbolique, métaphysique. Car, selon Claudel, la tragédie est une parabole du Crime, c’est-à-dire qu’elle extrait de l’histoire son sens premier pour n’en garder qu’un sens universel, légendaire. Il paraît donc normal de se demander dans quelle mesure il est possible d’appliquer cette thèse de Claudel à ses propres oeuvres. La question sera donc ici de savoir si Partage de Midi peut endosser cette qualification de récit légendaire et ainsi passer outre son sens premier. Vous étudierons donc d’abord les différentes caractéristiques de l’oeuvre qui nous permettrait de la qualifier de parabole légendaire. Ensuite, dans l’optique de réfuter nos premières conclusions, nous nous pencherons sur la capitale dimension autobiographique de la pièce qui la rapproche d’une intimité de l’auteur et l’éloigne de l’universalité de la légende. Enfin, nous conclurons pas l’analyse de la synthèse de ces deux dimensions, cosmique et terrestre, de Partage de Midi réunie en un tout unifié et permettant d’ouvrir sur une nouvelle dimension du langage de Claudel.
La parabole est un court récit symbolique, c’est un procédé utilisé notamment par le Christ pour essayer d’illustrer