Dissertation philo : est-il absurde de désirer l’impossible ?
Bien qu’évité et dévalorisé pendant l’antiquité du fait de la souffrance qu’il engendre, le désir connaît une revendication et une réappropriation en raison de sa capacité à distinguer l’homme des autres êtres vivants. Le désir s’inscrit par conséquent dans un débat entre tradition et modernité.
Si la frustration [?] douleur dont il peut être la source nous en éloigne, sa distinction de l’instinct et du besoin nous rend humain. Par ailleurs, le plaisir venant de la réalisation d’un désir, il apparaît alors absurde de désirer l’impossible. Mais est-ce vraiment contraire à toute logique de désirer l’impossible ? Désirer l’irréalisable ne peut-il pas être source d’un certain épanouissement ? À quelles conditions l’homme est-il apte à désirer l’impossible ?
Il convient d’admettre que si la non réalisation d’un désir est source de frustration et de souffrance, il apparaît contradictoire et paradoxal de désirer l’impossible. Néanmoins désirer l’impossible permet de révéler ses qualités humaines et intellectuelles et se suffit à lui-même. Ainsi, loin d’être absurde, désirer l’impossible permet le progrès de l’homme, à condition d’en avoir conscience, pour permettre l’exercice de la raison et seulement si la tentative de sa réalisation n’enfreint pas la loi et la morale.
Au sens antique, le désir étant source de souffrance et de désillusions en raison du désenchantement et de la frustration qu’il engendre, désirer l’irréalisable ne peut paraître que contradictoire et absurde. En effet, l’attente de la réalisation d’un désir peut être douloureuse et frustrante, et monopolise toutes nos capacités et nos intérêts pour l’existence humaine. De plus, la réalisation de ce désir censée apporter le bonheur à l’individu ne s’avère être la source d’un plaisir que momentané mais surtout d’une déception et d’une frustration de longue durée. Dans cette perspective, l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de souffrance considérée comme le bonheur dans