Dissertation philosophie des sciences
En quoi nos sociétés modernes sont elles progressistes et naturalistes ?
Le progrès scientifique, le progrès individuel et collectif, le développement, la croissance économique pour le progrès…D’autre part, un désir de retour à la « nature », d’alimentation « naturelle » ou bio, une volonté d’être « belle au naturel ». Nature, progrès, mais aussi par extension, développement durable pour protéger la nature, et de manière concomitante bien que paradoxale, le progrès pour poursuivre la croissance économique. On ne cesse aujourd’hui d’utiliser ces termes en France, en Europe, et dans tous les pays qui se qualifient eux-mêmes de « modernes », en opposition avec des qu’ils qualifient de « traditionnelles ». Dichotomie que nous conserverons jusqu’à démonstration de son caractère archaïque et « socio-centrique ». En effet, pouvons nous garder ces dichotomies encore empreintes d’évolutionnisme, sans questionner les valeurs et représentations des personnes qui les utilisent pour s’auto-attribuer une identité, en établissant des frontières entre eux « sociétés modernes » et les autres, « sociétés traditionnelles », entre « sociétés évoluées » et « sociétés primitives » ? Sur quels critères se fonde cette distinction ?
Distinction d’autant plus fondamentale qu’elle semble être au fondement, bien que de plus en plus occultés, de nombreuses visions du monde et pratique qui en découlent. La colonisation est l’un des exemples des conséquences pratiques de cette dichotomie : aller éduquer des peuples considérés comme primitifs, et donc inférieur, mais aussi, plus récemment, de l’anthropologie elle même : aller étudier des populations qui seraient les vestiges de notre propre passé, peuples sans écriture, sans Etat, sans monnaie, plus proche de l’état de nature… Avant qu’ils ne deviennent eux mêmes « peuples modernes », il semblait donc nécessaire de partir à leur