Dissertation philosophique 31 mai 2015
Le doute que l'on peut définir par opposition à la certitude, se caractérise par l'état naturel de l'esprit à s'interroger sur les incertitudes de notre existence ou la réalisation d'un fait. Pour Descartes, le doute l'a amené à son introspection et est devenu un doute méthodique. On peut le définir comme l'acte d'un sujet pensant qui considère toutes connaissances comme douteuses afin de les remettre en question et de parvenir à la certitude la plus grande. Le doute serait donc un acte raisonnable et réfléchi, ainsi que sage, comme l'exprime Aristote dans « Etude à Nicomaque », « le doute est le commencement de la sagesse »1. Nous sommes alors face un un paradoxe. En effet, nous pouvons nous étonner que René Descartes utilise les adjectifs hyperboliques et ridicules pour définir son doute. Ces deux adjectifs décrivent l'exagération, la démesure et l'absurdité, le manque de sens. Ils sont par définition opposés à cette sagesse décrite par Aristote ainsi qu'à la raison. La démesure pourrait-elle amener le penseur à tomber dans la folie ? A perdre pied et ne trouver aucune issue que le doute perpétuel ? Peut-être est-ce la raison pour laquelle Descartes emploie le terme « devoir » pour rejeter ces doutes ?
La notion de « devoir » ici est à la fois pratique et morale. Pour Descartes, il faut impérativement rejeter ces doutes car ils ne sont pas moraux, ils ne relèvent pas de ce qui est bien pour la conscience. Pourtant cela amène à nouveau à un paradoxe, car n'est-il pas immoral de ne jamais douter de rien ? De prendre pour vérité unique nos connaissances reçues simplement parce qu'elles nous sont enseignées ? Sans jamais les remettre en question ? D'un autre coté ce devoir et d'ordre pratique, car il résulte du bon fonctionnement de l'existence et des obligation à tenir. Mais à nouveau, n'est-ce pas en remettant en doutant et en remettant en question que nous