Dissertation poètique
1-La conception de la poésie que Jean Cocteau refuse dans son texte du corpus proposé sur la poésie , Le Rappel à l'ordre, nous signale que la poésie n'est pas « comme une dame voilée, langoureuse, étendue sur un nuage ». Il a voulu dire par là que le poésie ne relevait pas de la décoration de la réalité ni du rêve gratuit de l'imagination sans rapport avec la réalité. Justement, la poésie entretient un rapport très étroit avec la réalité, aussi quotidienne soit-elle. En fait, la poésie restitue aux choses leur beauté initiale. Le poète est un « voyant »; sa tâche, c'est de « dévoiler » le monde, c'est de découvrir, ensevelis sous la patine des habitudes, de la vitesse, et du temps,« la jeunesse », la fraicheur, la nouveauté de chaque chose « qu'on croyait voir » sans rien voir.
2- En ce qui concerne notre corpus, composé d'un poème en prose de Francis Ponge, « Le pain », extrait du Parti pris des choses et d'un poème de Jacques Réda, « La bicyclette », extrait du Retour au calme, force est de constater que ces deux poèmes se rapprochent tous les deux de la conception de la poésie à laquelle tient Cocteau. En effet, Francis Ponge dans Le Parti pris des choses, établit un rapport tout à fait convaincant entre le pain et notre terre sous le feu du soleil. Ainsi, la croûte du pain rappelle-t-elle la chaine des Alpes ou la Cordillère des Andes puisque ces grandes chaînes de montagnes comportent-elles « des vallées, crêtes, ondulations, crevasses. ». De plus, l'intérieur de la couche terrestre se présent-elle comme une pâte spongieuse comme la mie de pain est composée de petites « fleurs » qui se rétrécissent quand le pain durcit: le pain constitue tout un monde microcosmique. Le regard du poète est quasiment scientifique puisqu'il a établi un rapport poétique réel entre « L'infiniment grand et l'infiniment petit ». Quant à Réda dans Retour au calme, il imagine la vision du poète comme celle d'un cycliste qui,