Dissertation rilkee
L’oeuvre de Rainer Maria Rilke est une de ces oeuvres touffues et sinueuses, gorgées de solitude et de poésie, aux intonations mystérieuses, rythmées par le silence et les interrogations. Cet auteur tchèque d’entre deux siècles dont la vie fut ponctuée de rencontres et de voyages aptes à enrichir un travail déjà inspiré, offre à la lecture romans, recueils de poésie, pièces de théâtre, ainsi qu’une correspondance assidue avec plusieurs individus- clefs tant pour son oeuvre que pour son être, notamment Lou Andréas- Salomé et Rodin.
La princesse Blanche (dont deux versions se succèdent en 1898 et 1904) et Les cahiers de Malte Laurids Brigge (dont la rédaction commence en 1904 et s’achève six ans plus tard) reflètent, dans leurs divergences comme dans leurs points communs, un certain nombre de constantes propres à l’oeuvre de Rilke, et susceptibles de nous diriger vers des interprétations, par le biais d’éclairages sur sa vie, son écriture, ses travaux. Les Cahiers en ce qu’ils peuvent être lus comme un reflet autobiographique de l’auteur et de ses pensées, et la courte pièce de théâtre qui met en scène un personnage autour duquel se cristallise bien de ses interrogations et craintes, ouvrent la porte à une étude interrogative et active de l’oeuvre de Rilke. L’un et l’autre de ces travaux concentrent une grande part de leur singularité autour de la femme ; questions, bribes de réponses, fragments poétiques, voix féminines entrecroisées sont ici l’occasion de s’interroger : quelle est la place de la femme dans la conception et la réalisation de l’oeuvre de Rainer Maria Rilke ?
L’organisation de ce travail tiendra au souci de faire la part égale à l’exploration de trois thèmes : les femmes en tant qu’apparitions littéraires tout d’abord, guidant l’auteur ou le narrateur dans leurs découvertes ; les femmes et l’amour chez Rilke ensuite, et comment ces différentes formes d’amour donnent