Le roman doit son succès en grande partie à sa capacité à faire vivre des êtres de fiction qui s’imposent à l’imagination du lecteur, au point de faire croire à leur existence réelle. Cependant le personnage reste un être fictif, un « être de papier ». On doit considérer qu’un personnage n’a pas d’autre existence que celle qui lui est donné dans le roman. Nous pouvons dès lors, nous interroger sur le rôle du personnage. La seule fonction de personnage de roman est-elle de refléter la société dans laquelle il vit ?
Pour certains auteurs, le rôle du personnage est uniquement de refléter la société dans laquelle il vit, comme pour Stendhal dans le rouge et le noir ; « Le roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ». A l’inverse d’autres écrivains dépassent le simple reflet de la société et donne à leurs personnages une dimension humaine universelle. Mais le roman peut aussi, à travers ses personnages, satisfaire le goût du lecteur pour l’imaginaire et son besoin de s’évader du réel. Tout d’abord, il est vrai que le personnage reflète la société dans laquelle il vit, c’est-à-dire, il imite et reproduit la vie de son époque. Le personnage se situe dans un milieu social très précis, il s’inscrit dans le temps de la fiction où il évolue, mais aussi dans le présent du narrateur qui le fait naître. Dans le roman du XVIIème siècle, les personnages, bergers ou nobles sont fortement idéalisés et sont engagés dans un long parcours d’épreuves sentimentales. Madame de Lafayette dans son œuvre La princesse de Clèves reproduit le stéréotype du roman de son siècle. Ainsi elle rend l’héroïne inséparable de la cour d’Henri II qui l’environne. Mais aussi de l’esthétique classique du XVIIème siècle qui inspire l’écrivaine. De plus, de nos jours, les héros des « anciens » romans n’auraient plus la possibilité d’exister, c’est le cas dans Germinal de Zola, où le personnage reflète la société ouvrière de l’époque.
Nous pouvons constater aussi dans cet œuvre que le