Dissertation de sciences politiques
Sujet : La démocratie a-t-elle besoin d’ennemis ?
« Un ami c’est une route, un ennemi c’est un mur », dicte un proverbe chinois. Selon les Anciens et les Modernes mais à partir de théories différentes, la politique serait préservée de l’inimitié dans la mesure où elle n’a de rapport qu’avec les relations entre unités politiques déjà formées. Que l’apparition de la politique soit première ou seconde, le propre de la société politique est d’ôter aux citoyens le droit d’usage de la force. La démocratie est un type d’organisation politique dans laquelle c’est le peuple, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens sans distinction de naissance, de richesse ou de compétence, qui détient ou qui contrôle le pouvoir politique. Les principaux fondements et principes de la démocratie sont l’égalité, la liberté, le pluralisme, la discussion… Vu comme ça, on peut se demander si un régime tourné ainsi vers les libertés de l’homme peut rencontrer des ennemis. En effet, l’inimitié semble être un impensé de la démocratie. Clausewitz définit l’ennemi comme quelqu’un qu’il faut exterminer, celui qu’i faut soumettre à sa volonté par la violence et la force. Est considéré comme ennemi tout ce qui est antagoniste et cherche à nuire. Comment comprendre que l’on puisse vouloir nuire à un régime soucieux de garantir la dignité humaine ? Les principaux ennemis de la démocratie sont le fascisme et le communisme, des idéologies aux tendances totalitaires cherchant tellement à encadrer l’homme et à créer une société à l’image de leurs idéaux qu’elles en privent leur citoyen de libertés. Si en politique, la notion d’ennemi n’est apparemment seulement convoquée que dans les relations entre Etats, elle peut aussi être comprise d’un point de vue interne. L’ennemi intérieur est considéré comme une menace pour la pureté du corps social qu’il faut, dans les cas extrêmes, éradiquer. Il semblerait que la démocratie soit en dehors de cette conception pour le moins radicale,