Dissertation se mentir à soi même
« Se mentir à soi-même », « se voiler la face » sont des expressions qui consistent à dire qu’il ne faut pas se cacher la vérité à soi-même. On a tendance à les employées parfois, mais pense-t-on réellement que cela est possible ? Puis-je m’illusionner ? Peut-on se mentir à soi-même ? Spontanément, on répondra non. En effet, on pense impossible le fait de pouvoir se tromper soi-même. Mais alors, que pourrait légitimer l’emploi de cette expression ? De plus, pourquoi, dans quel but se mentir à soi-même ? On va voir que cette question est en quelque sorte une interrogation sur la condition humaine qui fait intervenir plusieurs notions comme la conscience ou le sujet.
Dans un premier temps, le verbe « mentir » demande à être défini précisément. Mentir, c’est déguiser, altérer la vérité, c’est-à-dire donner pour vrai ce que l’on sait être faux, cela relève donc de l’immoralité. Comme nous le dit Nietzche, « Le menteur utilise les désignations valables, les mots, pour faire apparaître l'irréel comme réel », aussi, il ajoute « la société lui retirera sa confiance et du même coup l'exclura », cela présuppose que le mensonge a un rapport et des conséquences directes envers autrui, et qu’il implique la connaissance de la vérité. Alors, au premier abord, lorsque l’on se pose la question de savoir si l’on peut se mentir à soi-même ou non, on aura tendance à répondre spontanément non.
En effet, cette première idée est fondée. Quand on ment à quelqu’un, on sait quelque chose qu’autrui ignore, alors se mentir à soi-même, cela voudrait dire qu’on se cache quelque chose qu’on sait d’une manière ou d’une autre. On ne peut pas se cacher la vérité, puisque si on veut la cacher, c’est qu’on l’connaît. Ainsi, il nous semble impossible et ridicule d’être à la fois l’auteur et la victime d’une illusion, d’une manipulation. On soulève là le caractère paradoxal de l’expression, il y a là une contradiction.
De même, cette idée est d’autant plus fondée