Dissertation sur Ambrose Bierce
Une longue robe blanche, une limousine, des fleurs et deux beaux mariés, voilà l’idée féerique que l’on se fait du mariage à travers les films ou les romans à l’eau de rose. Ces mariages en grande pompe où la joie et l’amour envahissent tous les cœurs. Ces merveilleux contes de fées où tout est parfait : du « oui, je le veux » des mariés, au baiser, en passant par l’entrée incroyable de la mariée, puis l’ouverture du bal et encore un baiser plus beau et magique que le précédent. Une union sincère où l’on se promet d’être toujours là l’un pour l’autre. Et si tout ça n’était en fait qu’un rêve, et si le mariage n’était pas si merveilleux que ce que l’on voit ?
Ambrose Bierce, écrivain et journaliste américain du XIXe siècle, nous donne une définition plus noire du mariage : « Noce. Cérémonie dans laquelle deux personnes s’engagent à devenir une, une s’engage à devenir rien du tout, et rien ne s’engage à devenir supportable ». Par cette affirmation, il présente sa propre conception du mariage et nous invite à réfléchir sur la valeur même de l’union. Il rend cette célébration plus macabre ; une personne s’effacerait pour satisfaire l’autre, une fusion où deux devient un et donc l’un d’eux devient l’objet de l’autre. Cette vision s’oppose radicalement à l’idée parfaite d’une union où tous les deux vivent heureux, main dans la main et entourés de plein d’enfants.
Afin de mieux saisir le sens de cet énoncé, nous essayerons de répondre aux questions suivantes : quelle conception de l’union Bierce réfute-t-il ? Quelle perception du mariage est contestée par l’auteur ? Et finalement qu’est-ce véritablement le mariage ?
Ambrose Bierce nous propose une conception du mariage qui s’oppose à la doxa. Selon lui, nous avons un couple qui se lie par une promesse et, suite à cet acte, l’un des conjoints devient l’objet, la chose de l’autre. Nous remarquons cet état de fait dans la phrase : « une s’engage à devenir rien du tout ».
Cette hyperbole nous montre