Sujet : « Rien de ce qui est donné par la nature à tous les hommes n’est un mal ». Cicéron La présence évidente et incontestable du mal dans le monde oblige les philosophes à s’interroger sur son origine. Parmi les philosophes qui refusent l’idée d’un mal naturel, on trouve Cicéron qui estime que « rien de ce qui est donné par la nature à tous les hommes n’est un mal». Puissance bienfaitrice et mère nourricière, la nature gratifie les hommes de certains dons naturels sains et bénéfiques. Le cadre de vie agréable, les vertus naturelles des êtres vivants ou les facultés naturelles des hommes eux-mêmes comme la santé physique et morale ou encore l’intuition, le désir ou la raison, sont autant de présents de la nature qui, pris en eux-mêmes et employés raisonnablement, ne comporteraient aucune forme de mal. Il serait évidemment difficile de ne pas admettre cette bonté foncière de la nature, mais que dire des catastrophes naturelles, de la maladie et de la mort ? Que dire aussi du mal commis par ces êtres naturels que sont les hommes ? Le mal n’est-il pas généré directement par les forces de la nature elles-mêmes sous forme de destruction et de mort, ou indirectement à travers l’abus des facultés naturelles de l’homme, sous forme de vices et de crimes ? L’homme n’est-il pas prédisposé naturellement à commettre le mal ? Toutes ces questions relativisent la bonté naturelle originelle et font supposer la présence d’un mal latent au sein de la nature et de ses œuvres. Dès lors, comment pourrait-on définir le rapport entre la nature et le mal ? On sera amené à montrer que les dons naturels ne sont pas des maux, mais que le mal fait pourtant partie de la nature, ce qui conduit à reconsidérer le mode de coexistence du bien et du mal dans le système naturel.
Les hommes sont des êtres naturels dotés de qualités et de facultés utiles et bénéfiques et ils vivent dans une nature généreuse et harmonieuse où le mal semble être complètement